L’année 2024 commence et vous craignez que, malgré les bonnes résolutions, rien ne change ?
Si vous voulez fermer certaines portes et en ouvrir de nouvelles, trouver votre chemin, ou faire un miracle, Janus sera votre allié : c’est à cause du nom de cette superstar du panthéon romain que le premier mois de l’année a été baptisé… janvier.
Parmi ses nombreux pouvoirs, parlons d’abord de celui qui vous permet de démarrer l’année sous de meilleurs auspices, en mettant toutes les chances de votre côté.
Dieu des transitions, des commencements et des fins, mais aussi des portes et des carrefours, Janus est l’initiateur de tous les possibles, un passeur surdoué pour vous aider à traverser la rive, le guide idéal pour emprunter une nouvelle route.
Ovide, épaté par le Dieu à deux têtes ne lui disait-il pas, dans un poème tu vois en même temps ce qui est dans ton dos et ce qui est devant toi ? Avec sa capacité à connaître à la fois le passé à l’avenir, Janus est le meilleur des guides.
Les bons dieux, comme les bons ouvriers, ont de bons outils :

Janus, dieu Romain des portes et des passages
Aucune porte ne résiste à l’ouverture de la clef qu’il tient dans sa main gauche
Et le bâton qu’il manie dans la droite pointe le bon chemin, même perdu(e) au cœur d’un labyrinthe.
Les Romains avaient inventé de nombreux rites pour attirer ses grâces mais les prières du début d’année s’accompagnaient de sacrifices pas vraiment glop.
Pour retrouver l’aide de Janus, en épargnant nos amis les bêtes au seuil de cette nouvelle année, j’ai imaginé un exercice pour vous connecter aux pouvoirs de ce Dieu pas comme les autres.
Vous n’aurez besoin que d’un papier et d’un stylo.
1- Remonter dans le temps.
Le visage du dieu bifront témoigne d’une évidence : la connaissance du passé et du futur est liée
Puisque 2023 vient de se terminer, ce sera le point de départ de notre exercice.
Imaginez-vous en train de vous retourner et imaginez que cette année, comme toutes les autres avant elle, a été fermée par une porte.
La voyez-vous ?
Quelle porte allez-vous choisir ?
Ouvrez-la.
Fermez les yeux (si vous voulez) et essayez de revoir les évènements les plus importants des douze mois qui viennent de s’écouler comme si vous les traversiez en remontant le temps.
-Heureux ou malheureux décrivez-les.
Cela peut prendre quelques lignes comme une page entière, faites-vous plaisir.
-Maintenant, choisissez : ne conservez que 4 moments clefs de votre année 2023.
2- Comprenez que les évènements ne sont pas tous semblables.
Quand vous allez les observez, vous prendrez conscience que ces évènements sont de deux natures différentes : certains sont « arrivés » en se passant de votre accord – votre maison a été détruite par la foudre, vous êtes devenue grand-mère – d’autres n’auraient pas pu se produire sans votre collaboration – si infime soit-elle – comme une rencontre amoureuse, une reconversion, un voyage.
Pour ceux qui appartiennent à la première catégorie, nous ne pouvons que les accueillir ou lutter contre leurs ravages, mais notre pouvoir sur eux est limité.
Mais les seconds sont toujours le produit d’une succession de carrefours dans lesquels vous avez dû choisir une direction plutôt d’une autre. Ce sont ceux-là qui nous intéressent aujourd’hui.
3- Partons d’un exemple concret : Imaginons qu’en 2023, vous soyez devenu thérapeute.
( … Félicitations !)
-Zoomez sur cet évènement et réalisez le nombre de déclics et de choix plus ou moins conscients qui le précèdent, tous ces croisements traversés alors qu’une route plutôt qu’une autre a été empruntée, songez à ces multiples initiatives – mais aussi à ces acquiescements – à travers lesquels le chemin qui menait à ce changement s’est progressivement dessiné.
-Notez-les.
Essayer de vous souvenir de tout.
Découvrez que ce changement a pris racine il y a longtemps.
Remarquez comme il aurait facile de prendre, à chaque fois, une autre route.
Comme ce chemin qui, aujourd’hui, semble évident, tant de fois aurait pu s’arrêter.
Cette part de conscience géniale qui s’est glissée – parfois les yeux fermés – à travers les croisements en évitant les impasses, a su s’adapter aux débuts et aux fins, fermer les mauvaises portes et ouvrir les bonnes, c’est elle que symbolise Janus avec son double visage dans un temps où le passé et le futur se répondent, en créant des choix judicieux, lui, le Dieu astucieux (1). Sans son aide, qui s’appelle plus concrètement l’intuition, comment auriez-vous pu, à travers l’écheveau de racines que constituent les possibles de chaque existence), vous orienter jusqu’à ce que votre projet devienne réalité ?

L’arbre et ses racines : Ce qui se passe dans l’invisible, avant que le visible ne voie le jour…
Mais imaginez qu’en 2023 vous ayez vécu une déception amoureuse.
-Explorez votre chagrin à la loupe.
-Apercevez la somme de signes que vous avez négligée.
Souvenez-vous de votre obéissance à cette voix intérieure qui se fichait des nœuds de votre plexus solaire.
Rappelez-vous du début de l’histoire, de ce moment où cet(t)e autre est apparu(e) en concentrant toute la lumière du monde sur sa seule personne, réduisant les possibles qui étaient autour de vous en poussière, dématérialisant le présent, excavant les fondations de votre existence pour en devenir l’épicentre douloureux et monopoliser tout le futur souhaité…
Était-ce vraiment la première fois que vous donniez à quelqu’un le pouvoir de transformer votre vie en paradis et que les choses ne se sont pas terminées comme vous l’espériez ?

Remonter le temps pour anticiper le futur … ( Horloge zodiacale de la ville de Prague, détail.)
Notez la date et les circonstances de la rencontre (mais aussi celles des histoires malheureuses antérieures).
Détaillez tout : les personnes présentes, les premiers mots échangés, le type de lieu, le temps qu’il faisait, tout ce dont vous vous souvenez.
Que devrez-vous comprendre de tout cela ?
Nous le savons confusément : les premières secondes d’une rencontre sont des polaroids dans lesquels les facteurs du scénario futur sont encryptés. De vraies mancies pour ceux qui savent les lire. J’aurais dix-mille histoires à raconter pour vous le démontrer, mais en voici seulement deux, emblématiques, pour vous expliquer comment décoder vos notes.
Une belle, tout d’abord : Juste après son divorce, Sandra a rencontré Jérôme (2), célibataire, lors d’une pendaison de crémaillère, chez son frère, avenue de la libération, appartement n°4. Il est allé chercher du miel dans la cuisine car elle ne voulait pas d’édulcorant dans son yaourt. C’est sur ces entrefaites que la conversation a commencé. Ils ont ri toute la soirée et il lui a proposé de la raccompagner. Lorsqu’il a mis la radio dans sa voiture, la chanson qui passait à ce moment-là était Hallelujah de Jeff Bukley. Il l’a invitée à dîner le samedi suivant. Stressée par une panne informatique elle est arrivée en retard. Jérôme, informaticien, a réparé son disque dur le soir même.
Dix-huit mois plus tard, ils étaient mariés et, devenus parents, ils coulent encore des jours heureux.
Voici le décodage des perches du cosmos :
Boulevard de la libération : est le lieu de leur rencontre : Jérôme s’est débarrassé de sa timidité, Sandra venait de divorcer d’un jaloux compulsif.
Le 4, numéro de l’appartement : symbolise la stabilité, il est le chiffre de la concrétisation.
Le miel : sacré pour les Égyptiens, était la nourriture des dieux. Réservé au culte de Mîn, Rê et d’Hathor, les citoyens n’avaient pas le droit d’en manger tous les jours de l’année (3). Il était aussi utilisé comme un médicament pour soigner certaines maladies (4). Le miel est également présent dans le Cantique des Cantiques (5) célèbre chant d’amour et texte de la Bible : Tes lèvres distillent le miel (Nopheth), ma fiancée ; Il y a sous ta langue du miel et du lait (…) Je pourrais continuer en vous parlant de son symbolisme bénéfique dans l’Ancien et le Nouveau Testament mais revenons à nos moutons : si Jérôme est allé chercher du miel, c’est parce que Sandra avait refusé d’ingérer un édulcorant chimique alors qu’ils étaient l’un et l’autre arrivés à un moment de leur vie où ils recherchaient une histoire « vraie ».
Hallelujah de Jeff Bukley : est une chanson qui évoque le caractère irrésistible de l’amour, écrite par Léonard Cohen et truffée, encore, de références bibliques. La traduction d’une phrase d’un des couplets est Je vivais seul avant de te rencontrer. Ce qui est étrange, c’est que Jérôme, qui ne comprend pas la langue de Shakespeare, avait écrit exactement ces mots à Sandra. Elle y avait répondu en lui disant, pour la première fois, qu’elle l’aimait.
…Alléluia, ils étaient heureux !
La réparation du disque dur, qui avait crashé une heure avant leur premier dîner, annonçait la guérison de la mémoire de Sandra, de ses traumatismes passés.
Bluffant, n’est-ce pas ?
Voici maintenant la deuxième histoire :
Alors qu’une fin d’otite ne lui permettait pas de prendre l’avion comme prévu pour partir en vacances, Clara se consolait en passant la soirée chez son amie Morgane. Alors qu’elles regardaient « Le Masque » sur Netflix, le voisin de Morgane, accompagné de Fred, un nouvel ami, a sonné à la porte avec une bonne bouteille. Il était si séduisant, ce Fred, lorsqu’il racontait ses aventures de pilote de ligne, qu’après avoir bu la première bouteille, Clara a accepté de boire un deuxième verre dans un bar. Fred semblait subjugué par elle. Au moment de se quitter, elle n’a pas hésité une seconde à lui laisser son téléphone. En rentrant seule, elle est tombée sur le trottoir devant la porte de son immeuble : Clara n’était pas habituée à l’alcool. Elle s’est blessé si sérieusement au genou qu’elle a eu du mal à se relever pour taper son code. C’est donc à cloche pieds, jambe pliée, qu’elle a franchi le seuil de son appartement.
Le lendemain soir, la douleur oubliée, elle allait devenir la maitresse de Fred, puis rapidement son banquier, car sa femme -une tigresse dont il était en train de divorcer- avait vidé son compte en banque illégalement. Elle serait bientôt condamnée et ses ennuis seraient terminés. Fred était fou amoureux. Dés que le divorce serait prononcé, il allait épouser Clara, qui avait accepté sa demande en mariage.
Hélas, celle-ci allait découvrir bientôt qu’il n’était pas pilote de ligne mais travaillait seulement dans l’aéronautique et qu’un divorce pour faute l’avait ruiné quatre ans plus tôt. Enfin, ses absences justifiées par les faux longs courriers lui permettaient d’arnaquer d’autres victimes, chassées sur des sites de rencontre. L’une d’elles l’avait démasqué et venait d’avertir Clara alors qu’elle s’apprêtait à lui prêter une nouvelle somme d’argent. Cette femme s’appelait Mila, du mot « milagro » qui signifie miracle en espagnol.
Le miracle, pour Clara, aurait été de savoir traduire à temps ce que l’univers avait à lui dire…
L’otite qui lui avait fait repousser son vol : Clara avait mal aux oreilles : elle n’était pas capable d’entendre les mensonges cachés derrière les belles paroles de Fred.
Le Masque : programme qu’elle regardait avec son amie au moment où Fred a pénétré dans l’appartement est un documentaire consacré à un escroc de haut vol, ayant réussi à soutirer des sommes faramineuses à des gens supposés intelligents.
L’excès d’alcool : a provoqué sa chute sur un trottoir, lieu sur lequel les proxénètes font « travailler » leurs « gagneuses ».
Le genou qui est plié à terre : est une génuflexion. Cette position signifie le respect, l’adoration, la soumission. Dans son cas elle est accidentelle, l’articulation est forcée : elle prévient de son obéissance farouche aux intentions cachées, mais néanmoins brutales de Fred : la ruiner et l’abandonner.
Comment interpréter les signes ?
Indices semés par l’univers tels les cailloux du petit Poucet pour que Clara ne perde pas sa route, elle ne comprit (hélas !) leur sens qu’après coup. Car la puissance de ses sentiments – sa rencontre avec Fred avait été un coup de foudre – lui avait fait prendre en compte d’autres signes : rater son vol et rencontrer un pilote de ligne le soir même, ou encore que Fred soit né le même jour que son père. Une chance sur 365, ce n’est pas beaucoup…
Mais quel père avait-il été ? Un homme qui l’avait abandonné, pour réapparaître alors qu’elle était devenue une jeune femme brillante.
C’est là tout le problème des « signes », leur magie comme leur faiblesse.
Car leur message sont suffisamment complexes et ambigües pour qu’on puisse les ignorer ou leur faire dire ce que l’on veut. Alors que, marchant dans la rue, vous pensiez à une question amoureuse qui vous taraudait, combien de fois avez-vous imaginé à tort qu’elle connaîtrait une issue favorable parce que votre nombre fétiche apparaissait au même moment sur une plaque d’immatriculation ?
Seulement voilà… Si votre chiffre préféré est le 23, vous aurez tendance à le voir partout en pensant qu’il veut vous encourager.
Car entre les numéros de rue, de téléphone, les tickets de caisses, les plaques d’immatriculation et les codes de porte, vous pouvez avoir l’impression sincère que le 23 apparaît tout le temps alors qu’il n’est pas plus présent que les autres nombres.
Ce chiffre serait peut-être un signe si vous le voyiez soudain, au bout de deux jours de marche dans la jungle, après avoir gratté la mousse de la plaque d’immatriculation d’une jeep abandonnée au moment où, comme par hasard, vous vous demanderiez « allons-nous vivre une belle histoire ? »
Mais ne vous posez vous pas cette question toutes les secondes depuis la rencontre avec l’élu(e) de votre cœur ?
Les grands désirs – comme les grandes peurs – sont si permanents qu’ils annulent la notion de synchronicité.
Mieux que les signes : la divination
Mais comment pouvait faire Janus pour voir à la fois le passé et le futur ? Quel était son truc pour choisir la bonne voie à chaque carrefour ?
Les Étrusques, grands spécialistes de la divination dans l’antiquité vénéraient déjà Janus sous le nom de Culsans. De tout temps, et sous toutes les latitudes, l’histoire s’est répétée : les humains ont observé des synchronicités « naturelles » ce que nous appelons des signes, puis, en ont découvert les limites. Pour arrêter de bafouiller avec le cosmos en les interprétant de travers, ils ont imaginé des pratiques du genre « Si je vois le nombre 23, c’est qu’il ou elle m’aime » mais appliquées à des questions d’intérêt général. Par exemple, pour savoir s’il fallait ou non nommer un magistrat, les Romains observaient si les poulets sacrés mangeaient le grain qu’ils leurs donnaient (6).
Oui ou non, pile ou face : c’est mieux que rien mais pas très aidant tout de même. Que faire si certains poulets mange leurs graines et d’autres pas ? Car le magistrat, lui, ne peut pas être à moitié nommé …
Ils avaient bien besoin des lumières des Étrusques, dont ils avaient conquis les territoires, avant de découvrir l’Etrusca Disciplina (7) la science religieuse étrusque, basée sur une connaissance approfondie de certaines pratiques divinatoires.
La brontomancie, par exemple, était l’art d’interpréter les éclairs : le devin appelé l’haruspice fulgurateur observait un ciel divisé en seize secteurs différents, habités par un dieu bénéfique ou funeste dans lequel s’exprimaient onze espèces de foudre différentes dont il étudiait les couleurs et les effets…
De quoi créer un certain nombre de combinaison possibles, précises et nuancées, qui ne sont pas sans rappeler les 64 hexagrammes du Yi-Jing…
Si certains Romains, comme Cicéron (8), se montraient plutôt sceptiques, les compétences de ces devins étaient tellement bluffantes que l’empereur Claude prit peur de manquer d’haruspice… et décida d’en former soixante.
Spurinna, l’haruspice personnel de César, l’avait bien prévenu de faire attention, le matin des ides de mars 44 … mais il ne l’a pas écouté. Dommage.

Haruspice muni du lituus augural avec lequel il pratiquait les rituels.
Aujourd’hui, comme hier, il existe des méthodes pour dépasser les indices donnés par les signes et apprendre à s’orienter aussi clairement que Janus en arrivant devant un carrefour.
La manière avec laquelle je choisis d’enseigner Le Tarot, l’Oracle de Belline ou le développement de la clairvoyance a un point commun avec la pratique des haruspices fulgurateurs : les résultats doivent se confronter un jour ou l’autre au réel. C’est la raison pour laquelle les questions posées et étudiées sont concrètes, ce qui permet à chacun de passer ma méthode au banc d’essai.
Une manière de partager avec vous 36 années de recherches et de pratique qui vous permettront de répondre aux questions que vous pouvez vous poser, non seulement sur le futur… mais aussi sur vous-même et ceux que vous aimez.
Un nouveau moyen de s’orienter pour connaître plus souvent ce qu’on appelait à Rome la pax deorum, la paix des dieux : être en accord avec l’univers pour que vos actions puissent se dérouler sans obstacles.
Et si, après fait l’exercice proposé aujourd’hui, la compréhension du passé vous permet de concevoir un avenir plus dégagé, c’est normal : en latin un passage ouvert s’appelle une janua et l’origine de ce mot vient aussi de Janus !
Le mois de janvier n’est pas terminé, le dieu bifront peut encore vous aider !
Bonne année 2024 ✨à tous…
Maud Kristen.
1) Sénèque, Apocoloquintose, 9,2
2) Les prénoms ont été changés.
3) Consommation et proscription du miel en Égypte ancienne, Julie Lafond, Open Edition, BIFAO, page 97 à 121. https://journals.openedition.org/bifao/631
4) Papyrus Ebers, XVIe siècle avant JC. La thérapeutique dans l’ancienne Égypte : Thierry Bardinet, Les Papyrus médicaux de l’Égypte pharaonique.
5) En accès libre https://fr.wikipedia.org/wiki/Cantique_des_cantiques je vous conseille toutefois l’excellente exégèse de Jean-Yves Leloup : Le Cantique des cantiques, La sagesse de l’amour, Presse du Châtelet, 2017.
6) Dominique Bridel, L’enseignement de la « discipline étrusque » : d’un cadre familial à une organisation publique, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2017)
7) Ibid
8) Cicéron, De divinatione