Notre séminaire est terminé et voici la liste des :
7 POINTS A NE PAS MANQUER
Vous connaissez maintenant le sens de chaque lame dans différents contextes et vous pouvez les conjuguer pour poser vos questions à travers les différents modes de tirage enseignés.
Avant de nous quitter, voici votre dernier tutoriel. Celui-ci a pour objet de répertorier les erreurs les plus courantes lors de ce moment particulier où vous prenez votre envol. Nous allons donc récapituler ensemble, en 7 points essentiels, les conduites à éviter à tout prix !
Avant d’interroger le tarot, vérifiez que :
1. Vous ne l’interrogez pas dans l’angoisse
« C’est dans la panique que j’avais fait ce tirage qui s’est avéré faux, les cartes étaient si négatives qu’elles m’ont fait passer des nuits blanches. » (Agathe)
– Détendez-vous : N’hésitez jamais à faire un exercice de relaxation avant d’interroger les cartes.
– Progressez par paliers : Commencez par vous initier en interrogeant les cartes sur des questions qui ne vous concernent pas directement puis progressivement, posez celles dont la charge affective et émotionnelle est plus lourde.
– Déléguez : Si la question est trop préoccupante, demandez à un proche (un peu initié) d’effectuer le tirage à votre place.
2. Restez conscient de votre tirage
« J’avais le pape en position défavorable et l’amoureux en synthèse mais je ne me rappelle pas du reste de mon tirage. » (Christophe)
Voilà qui ne vous servira pas à grand-chose pour observer vos progrès lorsque les événements viendront vérifier – ou non – vos prédictions.
En conclusion :
– Notez tous vos tirages sur un cahier en les datant.
– Notez aussi clairement les questions qui leur correspondent : « Naples ? » écrit à côté d’un tirage n’est pas la même question que « Partir en vacances avec ma sœur à Naples ? » (Vous devinerez ce que je préfère !)
3. Ne posez pas la même question plusieurs fois de suite
« C’est drôle mais, aujourd’hui le tarot me dit qu’entre Jean et moi ça va être une belle histoire ! » (Odile)
Si vous l’avez interrogé hier ou moins de 28 jours plus tôt, le tarot ne vous dit plus rien de divinatoire. Il exprime seulement vos désirs et vos craintes, dont il devient l’écho.
– Respectez le délai d’une lunaison avant de poser une nouvelle question.
– Ne torturez pas le tarot en posant plusieurs fois la même question sous une forme légèrement différente : par exemple, ne remplacez pas « Vais-je avoir une histoire d’amour avec Jean » par «Vais-je avoir une liaison avec Jean ».
4. Posez vos questions clairement
« Je ne sais plus très bien comment j’ai formulé ma question et je crois que j’ai mélangé deux types de tirage lors de l’interprétation. » (Jean-Philippe)
– Ne mélangez pas les tirages de conseil et les tirages divinatoires : Les lames en positions favorables et défavorables ne s’interprètent pas de la même façon dans un tirage de conseil et dans un tirage divinatoire. Dans un tirage de conseil, elles indiquent l’attitude à adopter ou à éviter. Dans un tirage divinatoire elles traduisent les forces et les faiblesses générales qui conduiront à la réussite ou à l’échec de la question posée.
👉Votre question doit être aiguisée comme une flèche…
5. Ne vous laissez pas hypnotiser par une seule lame
« Avec cet ermite dans son jeu, je m’étais dit qu’elle ne rencontrerait personne. » (Laurence)- Souvenez vous que le sens d’une lame dépend de sa place dans un tirage et des cartes qui l’entourent.
6. N’entretenez pas de relations subjectives avec les lames
« Chaque fois que je vois la papesse, je pense qu’il y a de la tricherie dans l’air. » (Renaud)
– Ne déformez pas leur signification par sympathie ou par désamour.
– Revenez à la source : Inspirez vous du tableau récapitulatif du sens de chaque lame.
7. Acceptez la réponse des cartes avec sagesse
« Je regrette d’avoir demandé au tarot ce qui allait se passer entre moi et Patricia.
Ce n’est pas la faute des cartes si cela n’a pas marché entre nous mais j’étais à un moment de ma vie où j’avais besoin de rêver. » (Kevin)
Ne tentez pas de tirage si vous n’êtes pas prêt à recevoir une réponse véritable à votre question.
A vous de décider si vous désirez – ou non – faire appel au tarot pour vos décisions. C’est un ami fidèle mais il ne nous imposera jamais sa présence.
Avez-vous regretté de ne pas réussir à canaliser votre intuition ?
Si vous avez envie vous connecter à votre 6e sens sans savoir comment faire ni par où commencer, ou si les résultats que vous avez obtenu en tirant les cartes vous ont bluffé(e) – mais parfois frustré(e) – je vais partager ici mes découvertes issues de 36 années de recherche et de pratique…
Et vous proposez quelques conseils pour progresser : Comment se relier à son 6e sens ? Comment choisir un jeu de cartes ? Quel est le meilleur jeu divinatoire ? Comment effectuer et interpréter un tirage ?
Comment se relier à son 6e sens ?
Depuis la nuit des temps, les humains ont remarqué que de précieux messages leur parvenaient à travers des rêves, des visions ou de simples intuitions. Ils semblaient échapper aux lois ordinaires de l’espace et du temps.
Mais d’où venaient-ils ?
Comme la conscience humaine « normale » ne pouvait pas communiquer sur commande avec la dimension dans laquelle ils étaient cachés, les hommes inventèrent des adaptateurs pour leur permettre de s’y relier.
Nos ancêtres ont employé deux voies pour y parvenir. Aujourd’hui, nous n’en avons pas vraiment découvert de nouvelles : mais nous avons poursuivi leur œuvre…
« Voir » la voie royale ?
La première consiste dans le fait d’élargir la conscience ordinaire en la modifiant : transe plus ou moins légère, prise d’hallucinogène, hypnose ( mais pas seulement, nous y reviendrons dans un prochain article).
Semblant traverser l’espace et temps chaussée de bottes de 7 lieues, la voyance éblouit. Rien ne saurait la remplacer. Elle fascine ceux qui en sont témoins.
La clairvoyance (1) et la précognition que l’on regroupe sous le nom de « voyance » permettent de décrire des lieux inconnus comme s’ils avaient été visités ou de parler d’une personne dont il est possible de dépeindre l’attitude et les caractéristiques les plus intimes en ne connaissant rien d’elle bien avant de l’avoir rencontrée. Et plus surprenant encore : il est possible de s’y initier (2)
John Collier, La prêtresse de Oracle de Delphes antique ( Wikipédia )
En ce qui concerne le futur, elle intercepte ce qui va compter et durer, comme une histoire amoureuse marquante, un nouveau lieu de vie, une vocation.
Devant la photo d’un enfant au bulletin scolaire aussi satisfaisant que dépourvu de la moindre aspérité, j’avais dit un jour à son père qui s’en inquiétait « il va regarder le ciel bien souvent ce petit garçon ». Presque 20 ans plus tard, il termine sa thèse d’astrophysique.
Parfois, elle capte des évènements périphériques pour en marquer d’autres, plus importants « Je vous vois avec un chat noir et blanc sur les genoux. A vos côtés il y a une femme rieuse
et vous la tenez par le cou, c’est très joyeux »
Arrivant le premier dans la vie du monsieur, le chat a pris sa place sur le canapé. La dame ne tarda à les rejoindre… après avoir acheté après la maison d’à côté.
Si ces messages sont si forts, c’est qu’ils s’expriment à travers des mots. Et les mots sont un langage plus immédiat que celui des symboles.
Étranges perceptions qui ressemblent à des souvenirs qui se préciseraient peu à peu…
Parfois, certaines métaphores sont le filtre par lequel les informations perçues « passent » ou plutôt se reconstituent.
Magique, d’accord.
Mais la voyance pure est-elle vraiment le bon outil pour choisir entre trois agences immobilières ou deux formations en naturopathie ?
Pas forcément. Car elle besoin d’élan et de liberté.
D’inspiration. Et n’est pas toujours facile à convoquer sur commande pour certains sujets.
C’est pour cette raison que nos ancêtres employaient déjà une deuxième voie pour dialoguer avec l’invisible : on parlerait aujourd’hui de laisser s’exprimer l’intuition.
Celle-ci consiste à recueillir des messages à travers des signes.
Au départ, des devins ont posé des questions en étudiant les réponses à travers des éléments naturels comme les éclairs ou le vol des oiseaux (3). Mais ils ont rapidement découvert qu’il était possible de communiquer plus directement à l’aide d’alphabets symboliques. Il n’était plus question d’élargir la conscience humaine, mais au contraire de la « débrancher ».
C’est la raison pour laquelle, lorsque les anciens tiraient des tiges d’achillée pour obtenir un hexagramme du Yi-Jin, ou choisissaient des Runes (4) ou des cartes du tarot, ils devaient le faire inconsciemment, comme dans La Tireuse de Carte, ce tableau de Lucas Van Leyden
La Tireuse de cartes, Lucas van Leyden, ( XVIe siècle) CC BY-SA 4.0 Wikimedia Commons
Encore aujourd’hui, nous tirons toujours les cartes faces retournées.
Mais aujourd’hui les tarots et les oracles ont une réputation mitigée.
Ils n’ont ni la grâce ni le prestige de la « voyance pure ». Il faut les mélanger, les retourner, puis laborieusement, les faire parler…
Les cartes sont victimes de deux légendes opposées : d’un côté il serait trop facile de les apprendre ou de les utiliser comme support pour palier à un manque d’inspiration, de l’autre les indications données dans les manuels à la rubrique « interprétation » semblent difficiles à faire coïncider avec la question posée.
Les cartes n’ont-elles vraiment rien à dire ou leur message est-il si compliqué qu’il vaut mieux ne pas les interroger ?
Disons que la façon dont elles sont arrivées jusqu’à nous les a privées d’une partie de leur sens…
Et que certaines manières de les utiliser n’ont rien arrangé.
Même mal comprises et interrogées sans les précautions nécessaires, elles arrivent parfois à nous annoncer l’ issue défavorable d’une question qui nous tenait à cœur.
On se rend compte ensuite qu’elles avaient raison.
C’est cette peur d’apprendre ce que l’on ne veut pas savoir qui nous fait avoir avec elle un lien empoisonné, nous y reviendrons.
Comment choisir les meilleures cartes ?
Les tarots et les oracles sont des maquettes de l’univers qui doivent pouvoir décrire n’importe quelle situation dans le monde matériel.
Dans l’antiquité, d’autres alphabets divinatoires avaient déjà vu le jour, comme les Runes ou le Yi-Jing.
Les runes anglo-saxonnes selon du runologue Georges Hickes ( Wikipedia )
Diagramme des hexagrammes du Yi-Jing appartenant à Gottfried Wilhelm Leibniz.( Wikipédia )
un assez grand nombre de symboles pour pouvoir raconter n’importe quelle situation possible, exactement comme les 26 lettres de l’alphabet permettent d’écrire les messages les plus divers – du bon usage du local à poussettes de l’immeuble en passant par l’essai philosophique ou la déclaration d’amour enflammée – 20 consonnes et 6 voyelles suffisent à tout exprimer 😉
Quand certains d’entre vous me demandent quel est le meilleur jeu de carte divinatoire…
Je leur réponds qu’il faut tout d’abord choisir un jeu qui, comme l’alphabet, permet de tout raconter. Cela signifie qu’il doit avoir plusieurs niveaux de lecture de manière à pouvoir répondre à des questions aussi différentes que « quelle serait la voie où je pourrais m’épanouir », « quels sont les sentiments de Pierre pour moi », mais aussi d’autres plus concrètes comme « vais-je obtenir un prêt pour acheter cette maison ».
Les tarots ou certains oracles traditionnels, comme l’Oracle de Belline, possèdent ces spécificités.
Conçus par des érudits en mythologie, en astrologie, inspirés par des courants spirituels et ésotériques appartenant à différentes traditions et influencés par l’humanisme, leur structure symbolique permet de raconter n’importe quelle « histoire » pouvant se produire dans le monde matériel.
Lorsque vous venez d’acquérir un oracle, je vous conseille de faire une expérience :
1° posez-lui une question ( même si elle n’est pas très importante ) dont vous aurez la réponse rapidement.
2° Notez la pour ne pas l’oublier.
Si elle s’avère fausse il peut y avoir deux raisons principales : l’architecture de l’oracle est inadaptée (car davantage conçue pour le développement personnel que pour la divination ) … ou vous n’avez pas respecté certaines règles essentielles au moment de tirer les cartes.Nous allons justement y revenir dans quelques lignes 😊
Pourquoi les cartes du Tarot paraissent si compliquées ?
Créer à une époque où leur usage devait être caché comment interpréter leurs images et le nom parfois mystérieux de certaines lames ?
Pour comprendre leur signification, nous devons nous souvenir que ses cartes se présentent à nous codées par ceux qui les ont inventés…
La raison en est simple : après avoir été consulté pour prendre les décisions les plus officielles – quand partir en guerre, aller la chasse, désigner un chef (5) – pendant toute l’antiquité, les pratiques oraculaires furent ensuite interdites en occident, et ceux qui les pratiquaient menacés de mort.
Pour survivre, il leur fallu disparaître, ou plutôt faire semblant.
Les Tarots se sont déguisés… et tellement bien qu’il a fallu quelques siècles pour retrouver leur sens caché (j’y reviendrais dans un prochain article).
Il y a maintenant 40 ans, lorsque j’ai tenu mon premier jeu de tarot dans les mains, j’ai fait comme presque tous ceux qui les découvre : j’ai interprété mes tirages en fonction de ce que leur image et leur nom évoquaient en moi.
Je me suis contentés de leur faire dire ce que je croyais y voir.
Résultat : j’ai appris pas mal de choses sur moi, mais jamais rien de juste sur la question que je posais.
Fabuleux outils de projection psychologique, elles me confrontaient à mes représentations mais ne répondaient pas aux questions qui m’intéressaient vraiment : celles qui concernait l’évolution future d’une situation ou la meilleure stratégie à
adopter.
Dès qu’elles ne me disaient pas ce que je voulais entendre, je forçais leur sens dans la direction de mes désirs. J’ai déchanté.
J’ai rapidement compris qu’elles avaient leur signification propre, et que, comme celui des mots, ce ne serait pas à moi d’en décider.
C’est ce que presque tout le monde fait : je me racontais que les pires cartes ( sur le plan divinatoire, car toutes les lames peuvent être plus ou moins positives sur le plan spirituel ) annonçaient finalement un succès, peut-être un peu plus compliqué que prévu etc…
En vain. J’ai vite compris que je m’égarais.
J’ai alors pensé à la manière dont Champollion avait déchiffré les hiéroglyphes avec la Pierre de Rosette (6). Le même décret avait été gravé sur celle-ci en grec et en égyptien : expert en grec ancien il compara les deux textes… et commença à résoudre l’énigme de la langue des pharaons.
Pas besoin d’être expert en quoi que ce soit pour appliquer la méthode que j’ai imaginée : puisque le sens des cartes ne se résumait pas à ce que je voulais leur faire dire et que les significations proposées n’étaient pas suffisamment éclairantes à mon goût, j’ai décidé de tout reprendre à zéro. J’ai procédé de manière empirique : j’ai posé des questions précises, j’ai noté leurs réponses… que j’ai comparées ensuite avec l’évènement tel qu’il se produisait.
J’ai répété cette opération des milliers de fois, pendant des années après avoir rempli une bibliothèque entière de cahier sur lesquels j’avais recopiés mes tirages.
Tout noter…. Et comparer…
Pas de doutes, les cartes captaient ce qui était en train de se « fabriquer » souterrainement avec l’univers : les accomplissements possibles ou les chemins barrés.
Mais la prise de conscience que cela pouvait produire en moi était également en mesure, dans certains cas, de modifier ce qui adviendrait.
Elles sont devenues mes meilleures amies et conseillères.
Avec cette méthode, le sens de chaque lame s’affinait…
Là où la théorie ne m’avait rien apporté, la pratique éclairait tout.
La réponse à ce que Tempérance ou l’Arcane sans nom signifiaient vraiment n’était pas dans aucun manuel : je la découvrais lorsque les évènements arrivaient.
Ce sont les réponses données par les évènements tels qu’ils allaient se produire qui m’ont fait comprendre le vrai sens des cartes.
Sur la base de ces découvertes, que j’ai construit l’enseignement que je propose aujourd’hui.
Avec l’Oracle de Belline, j’ai procédé de la même façon et j’ai découvert tout autre chose…
Dès ma rencontre avec lui, j’ai eu une intuition : celle que ces dessins étaient, comme ceux du tarot, des images « spéciales » dont chaque détail avait un sens.
Si j’ai été bluffée par la justesse de ses réponses dès le premier tirage, j’ai vite trouvé qu’il exagérait : les cartes nouvelle + ruine + procès pour prédire … une lettre du syndic demandant de retirer les canisses posés sur le balcon, c’était trop !
nouvelle, ruine, procès, Oracle de Belline.
Les perpétuelles calamités que ses cartes annonçaient ressemblaient aux titres alarmistes des journaux people qui racolent le lecteur pour finir par raconter des histoires sans importance.
Puis, j’ai compris d’où venait le problème : il avait un double niveau de lecture…
Fidèle à la tradition ésotérique, le Mage Edmond – son véritable créateur au XIXe siècle – voulait réserver le sens des cartes à des initiés.
Si les cartes du Tarot de Marseille avaient su attirer l’attention de chercheurs, l’Oracle de Belline ( le nom du voyant qui l’a retrouvé dans les années soixante ) et ses dessins grossiers n’avaient jamais suscité les mêmes investigations.
Mage Edmond @ Maud Kristen.
J’ai suivi mon intuition qui m’a conduite bien plus loin que ce que j’avais imaginé : Edmond, sous ses allures de mage illuminé était un maître en ésotérisme : mes recherches m’ont permis de découvrir les clefs cachées de l’oracle, qui pour certaines, changent les sens des cartes…
J’ai également compris qu’il l’avait « piégé » pour ceux et celles qui le consultaient sans précaution… ce qui pouvait fausser ses réponses.
C’est la raison pour laquelle j’ai découvert un protocole pour limiter ce risque.
En résumé : Les cartes ne sont pas de simples « supports » comme une boule de cristal : chacune d’entre elle a un sens qu’il ne faut pas apprendre par cœur mais dont il faut intégrer le sens : l’apprentissage doit aboutir à la possibilité de traduire en mots une réponse en images.
👉Mon conseil lorsque vous posez une question au Tarot ou à un oracle : N’oubliez pas que l’interprétation d’un tirage est d’abord un exercice de traduction symbolique, même si des informations de clairvoyance pure s’ajoutent ensuite à l’interprétation.
Notez le tirage obtenu sur un cahier. Si l’évolution véritable de la situation, ne correspond pas au tirage obtenu, c’est parce que la signification des cartes a été oubliée ou mal comprise…
C’est la raison pour laquelle, dans les webinaires (7) dédiés à l’apprentissage du tarot ou de l’Oracle de Belline, je passe ma méthode au banc d’essai : les élèves posent des questions personnelles dont la réponse sera connue pendant la durée du séminaire. Si c’est une question sur une personnes étrangère au groupe – et qui a donné son accord pour servir de cobaye – il nous arrive parfois de téléphoner à l’intéressé pour confronter leur interprétation avec la situation présente : suspense garanti pour les élèves qui se préparent ainsi aux conditions d’une consultation…
D’ateliers en ateliers ils peuvent ainsi mesurer leurs progrès avec objectivité.
👉 Comment faire pour prendre confiance en vous ? La première des règles, avant de parler du futur, est de s’assurer qu’il est vous possible de percevoir le présent.
Avant de vous lancer dans des prédictions, posez une question sur la situation telle qu’elle est aujourd’hui. Cela vous permettra de vérifier que vous êtes bien connect(é)e en découvrant la réponse.
Nous sommes un pôle d’énergie en perpétuelle action, dont le champ magnétique produit des turbulences et des résonances particulières, que notre intuition capte à travers les cartes.
Même s’il existe des théories sur les synchronicités et que la physique quantique en propose également, personne ne sait vraiment comment ce prodige est possible. Il arrive également que les cartes se trompent, comme tout autre système de prévision. Elles ne sont pas une science exacte, mais un art.
Ma méthode n’est pas de proposer une énième définition théorique de chaque carte mais de transmettre ce qu’elles m’ont appris : une façon bien à elles de s’exprimer
Et il existe des règles à respecter…
Comment tirer les cartes ?
En croix, en pyramide, en utilisant les 12 maisons astrologiques… Quel est le bon tirage ?
Avant de pratiquer toutes les méthodes de tirages possibles pour répondre à vos questions, commencez par revenir à ce que vous êtes en train de faire au moment où vous apprêtez à les interroger. Ne banalisez jamais cet instant durant lequel « deux mondes » vont se rencontrer : Le monde de la matière et celui de l’invisible.
Comment tirer les bonnes cartes ?
Que vous considériez que c’est votre inconscient ou votre guide qui choisit les cartes, pensez qu’un acte divinatoire est un acte merveilleux : que des morceaux de cartons tirés sans les voir puissent prédire les chances de réalisation d’un projet ou nous conseiller la bonne voie s’écarte de la réalité ordinaire.
Chaque tirage de cartes est une porte qui s’ouvre pour accueillir des informations justes qui vous sont données.
Chaque tirage de carte qui « marche » vous prouve que vous êtes reliés à bien plus grand que vous.
Tout le monde semble l’avoir oublié mais ce moment où vous choisissez les cartes est la clef de voûte de l’opération.
Plus encore que la justesse de votre question, c’est de sa qualité dont dépendra la réussite de votre tirage.
Si suivre un chemin spirituel demande de faire en conscience les actes du quotidien, dialoguer avec l’invisible en demande encore davantage.
Évaluez la qualité du silence, à l’intérieur de vous, au moment où vos mains se dirigent vers les cartes…
Vous êtes en train de faire quelque chose de magique qui risque d’échouer lamentablement si vous êtes désinvolte ou habité(e) par un soudain sentiment de pouvoir : ce n’est ni avec votre égo ni avec votre mental que vous risquez de choisir les bonnes cartes.
Ce n’est pas votre faute si vous agissez ainsi : chaque années des oracles sont offerts à l’intérieur de journaux qui vous proposent d’en faire un usage ludique.
Ce n’est pas la faute des journaux non plus.
C’est en se déguisant ainsi que les tarots ou les oracles traditionnels sont arrivé jusqu’à nous, pour ne pas être reconnus.
Cela n’est pas sans conséquence.
On les tire comme un jeu et surprise elles répondent quand même.
Mais lorsqu’elles ont le mauvais goût de ne pas prédire ce qu’on attend il est courant de reposer la question dans la minute ou les jours qui suivent, jusqu’à obtenir la réponse désirée – qu’on ne tarde jamais à voir apparaître- et qui ne correspondra pas à la réalité.
Qu’on se le dise : les cartes ne répondent qu’une fois par lunaison à la même question.
Et vous, combien de fois avez-vous posé la même question depuis le début de la semaine ? 😉
Ensuite, elles se désaniment » et nous laissent jouer avec elles dans le sens de nos rêves et nos peurs.
Plus tard, nous les accuserons de s’être trompées alors que nous n’avons pas voulu accepter leur réponse.
Rien, jamais, ne nous oblige à les interroger sur tous les sujets. Contrairement à nos amis et à notre famille, elles ne donnent leur avis … que lorsqu’on le leur demande. Si nous n’avons pas envie de connaître leur réponse, il suffit de ne pas les questionner.
Mais pour comprendre leurs messages, il faut leur donner le moyen de nous répondre. Et la qualité de leur réponse dépend ( aussi ) de la qualité de notre question. Tout va bien quand elles sont pointues comme des flèches : elles atteignent leur cible et la réponse est limpide.
Mais interroger les cartes n’est pas un geste banal, qui ne dépendrait que de trucs et astuces ou de simples règles techniques : choisir les « bons » tirages, ou poser les « bonnes » questions. C’est une rencontre mystérieuse avec des alliés invisibles qui peuvent nous révéler le potentiel de réalisation d’un projet mais aussi nous conseiller la bonne attitude à avoir dans n’importe quelle situation. Non seulement elles ne nous privent pas de notre libre arbitre, mais elle l’éclaire en nous révélant des éléments cachés qui nous permettront de mieux nous orienter.
C’est la raison pour laquelle, au-delà, des cas pratiques ( je propose 120 tirages expliqués dans tous les domaines pour le séminaire Tarot et plus de 80 pour l’Oracle de Belline ) mon enseignement, accessible à tous, repose sur l’apprentissage de la relation à établir avec elles, pour en finir avec l’ambiguïté, la confusion, les grosses peurs ou l’addiction qui ne mènent nulle part.
Mission accomplie : à la fin du dernier séminaire, 95% de mes élèves -composés de débutants mais aussi de professionnels- ont réussi l’examen final proposé (8) et leur pratique s’en est trouvée transformée.
Si vous voulez apprendre à dialoguer avec votre Intuition en la laissant s’exprimer à travers les cartes, je serais ravie de vous faire découvrir leurs secrets :
…A bientôt peut-être, pour partager avec vous ma passion !
Maud Kristen.
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Notes :
1- La clairvoyance regroupe l’ensemble des perceptions extrasensorielles. Elle englobe la rétrocognition ( percevoir des évènements du passé ) et la précognition ( percevoir des évènements du futur ).
2- Quelques exemples en vidéos des résultats obtenus par mes élèves lors d’exercices de clairvoyance : https://ecolemaudkristen.com/seminaire-clairvoyance/
3- Ornithomancie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ornithomancie
4- Divination par les Runes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Runomancie
5- Dans l’antiquité la divination était pratiquée pour prendre des décisions d’intérêt général : https://fr.wikipedia.org/wiki/Augure
6- La pierre de Rosette est un fragment de stèle gravée de l’Egypte antique portant trois versions d’un même texte qui a permis de déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle.
7- En formule Premium.
8- Cet examen, qui permet d’obtenir un certificat d’aptitude, n’est pas obligatoire.
L’amoureux, VIe lame du Tarot, fait rêver…
Mais qu’annonce-t-il en synthèse dans un tirage sur une question sentimentale ?
L’Amoureux, Tarot Nicolas Conver, 1761
Et que peut signifier cette carte en réponse à une question pas franchement glamour, comme l’obtention d’une mutation ou d’un logement ?
Si cet arcane est si difficile à interpréter –je vais vous proposer des cas pratiques dans cet article – c’est parce que la vedette de la carte, ce n’est pas le jeune homme debout entre deux femmes…
C’est Cupidon.
Beau bébé vu de loin, mais ne vous fiez pas à ses ailes d’ange car il a deux types de flèches différentes dans son carquois… Fils de Venus et de Mars, rien ne l’amuse davantage que la distribution des papillons dans le cœur.
Et tant pis si une flèche tirée les yeux bandés est aussi dangereuse qu’un rasoir dans les mains d’un singe.
Avec celles qui sont en or vous tomberez amoureux de la première personne venue. Mais transpercé par celles qui sont en plomb, c’est la douche froide « Mais qu’est-ce que je fais là ? » penserez -vous soudain en regardant votre partenaire
Quoi qu’il décide, impossible de lui résister. Et s’il se tient tranquille sans décocher de flèche… arrive la deuxième interprétation possible : vous voilà seul devant un choix à faire.
Mais lequel ?
Comment savoir quel est le sens d’une carte qui peut prédire à la fois un coup de cœur et un moment de libre arbitre total, alors que l’amour est, par excellence, une expérience qui ne se choisit pas ?
Tout dépend des autres cartes- mais aussi du type de question posée- nous y reviendrons…
Mais commençons par découvrir l’histoire qui se cache, dessinée à l’intérieur de cette carte.
Elle va nous aider à mieux la comprendre…
Peinte – entre autres- par Jirolamo di Benvenuto à la fin du XVe siècle, c’est celle d’Hercule jeune homme (1) cherchant sa voie en pleine campagne et voyant deux femmes, sorties de nulle part, débouler vers lui …
… Mais qui se cache derrière l’amoureux ?
La première, pudique et modeste, veut lui parler lorsque la seconde – belle à tomber mais fâcheusement narcissique- lui coupe la route. Chacune s’agrippe à son bras en essayant de l’entrainer de son côté… La première s’appelle Vertu, la seconde Volupté.
Entre celle qui promet de lui procurer les plaisirs les plus raffinés et l’autre qui lui propose un destin glorieux jalonné d’épreuves, la joute verbale est serrée…
Hercule, qui a démarré sa vie en étranglant des serpents dans son berceau – si, si- et prouvera plus tard qu’il ne redoute pas l’effort (2) choisi la vertu. On s’en doutait.
(A la place de Volupté je ne me serais même pas déplacée…)
Mais la scène immortalisée dans le tableau – et dans la carte – c’est le moment où chacune d’entre elles tente de l’influencer … alors que la flèche de Cupidon n’est pas encore tirée.
L’instant où le temps suspend son vol et où il ne se passe rien.
L’amoureux est la lame majeure la plus difficile à interpréter dans le temps.
Si l’Ermite est lent et l’Arcane sans nom parfois foudroyante,L’Amoureux peut prédire des emballements immédiats et des hésitations sans fin.
Et la personnalité du jeune homme n’est pas pour rien dans ce casse-tête…
Car comment peut-il choisir en étant d’une nature si influençable ?
Quelle que soit la version de la carte, son visage est tantôt l’expression de la porosité, de la docilité, de la sensibilité…
Oswald Wirth 1889
Paul Marteau 1930
Nicolas Conver 1761
Sa personnalité est en partie responsable du climat instable et réversible qui traverse cette carte ou rien ne semble encore joué.
Jusqu’à ce que la flèche de Cupidon s’en mêle…
La passivité hésitante devient alors un instant de grâce : c’est son cœur, battant dans sa poitrine, qui prend les rênes…
Bruno Germany
L’AMOUREUX EST-IL LA CARTE DU LIBRE ARBITRE?
Depuis les années soixante-dix, de nombreux thérapeutes et énergéticiens utilisent le Tarot pour permettre une meilleure connaissance de soi en éliminant les blocages psychologiques qui produisent l’échec et sa répétition. Parallèlement à ce travail d’évolution personnelle bénéfique, une superstition selon laquelle l’utilisation divinatoire du Tarot serait inutile et dangereuse plane à tort : inutile parce que nous aurions le pouvoir de créer intégralement notre futur, dangereuse car -telle une vilaine fée jetant un sort à un nourrisson dans son berceau- les prédictions du tarot seraient des outils de limitation… Mais notre libre arbitre est-il vraiment le seul créateur de notre existence ?
Le réalisme nous oblige à observer que la toile de notre vie est tissée avec de nombreux fils étrangers à ceux de notre volonté. L’acquisition d’un logement, l’embauche dans une entreprise, la concrétisation d’une histoire d’amour : l’origine de ce qui nous arrive dépend aussi … du libre arbitre des autres.
Sans l’intervention de celui-ci, notre réalité ne serait pas dessinée de la même manière : en nous recrutant, en nous accordant un prêt, un héritage, mais aussi en s’engageant pour fonder une famille à nos côtés… ce sont « les autres » qui, comme nous, façonnent les contours de notre vie… Ce n’est pas la pratique divinatoire du tarot qui limite notre futur, mais les décisions que ces autres prendront sans notre autorisation, même si elles nous concernent…
Puisque l’intervention du « libre arbitre des autres » est inévitable dans le déroulement de notre vie, interroger le Tarot sur leurs intentions ainsi que sur les changements collectifs- politiques, climatiques-qui interagissent avec notre existence peut nous guider vers les meilleures décisions possibles. La pratique du Tarot divinatoire n’est pas l’ennemi du libre arbitre, elle est au contraire son allié
COMPRENDRE LE SENS DE L’AMOUREUX DANS UN TIRAGE : TRAVAUX PRATIQUES
Clara vient de faire la rencontre de Pierre. Après une semaine d’échanges à distance, ils viennent de boire un premier verre. Comme il lui plait beaucoup, elle interroge le Tarot en posant la question suivante :
« Mon avenir sentimental avec Pierre »
Voici le tirage à 5 cartes :
L’Etoile en position favorable, traduit l’harmonie profonde et naturelle qui les relient : Évidence, bienveillance, sincérité : Clara et Pierre vivent leur rencontre comme une chance. Dotée du pouvoir de traverser les règles sociales et les apparences, L’Etoile est un diapason silencieux qui harmonise en un instant les âmes, les cœurs et les corps.
L’ Ermite en position défavorable évoque un vent contraire de frilosité : Seraient-ce les habitudes liées à la longue solitude de Clara ? A moins que le divorce récent de Pierre ne l’incite au retrait affectif ? Avec son long manteau de bure, L’Ermite, entre détachement charnel et sévérité morale, viendra affaiblir l’énergie intuitive et généreuse de l’Etoile.
Le Jugement dans le futur proche -que je préfère appeler le présent rapproché ou le présent élargi car le temps du tarot n’est pas le même que celui des horloges- traduit un état d’inspiration supérieur qui traverse la situation pour la clarifier.
Un des partenaires, sûr de sa décision, ne tardera pas à l’exprimer. Qu’il se déclare ou se désengage, l’autre sera fixé…
L’Amoureux en synthèse : prédit que le coup de cœur de Clara sera réciproque. Le désir évident qu’ils éprouvent l’un pour l’autre ne tardera pas à les rapprocher. Aidé par la magie de l’Etoile, Pierre va se désinhiber…
La Lune dans le futur lointain : Miroir mal éclairé dans lequel des reflets instables brillent comme des mirages hypnotiques, la présence de la Lune averti Clara des limites de la relation… Tel un feu d’artifice qui illumine le ciel avant que la nuit ne reprenne sa place, l’aventure avec Pierre risque de s’évanouir comme si elle n’avait jamais existé.
En conclusion : Si l’énergie de l’Etoile va faciliter leur rapprochement grâce à une mise au point rapide (Le Jugement) pour concrétiser l’attirance érotique qui traverse la situation (L’Amoureux) celle-ci ne résistera pas au poids d’une une froideur détachée ( L’Ermite) qui dévitalisera leur passion jusqu’à la faire disparaître ( La Lune ).
QUAND LE SENS DE L’AMOUREUX NE TIENT QU’A UNE CARTE :
Pourtant il aurait suffi d’une carte différente dans ce tirage pour que le sens de l’Amoureux en synthèse devienne tout autre…
Le Pape a remplacé la Lune dans le futur le plus lointain…
Et tout change : Le coup de cœur évolue vers une profonde entente…
La Pape, ce grand conciliateur, va les aider à construire l’armature spirituelle et morale qui offrira à l’étincelle du départ l’opportunité de devenir une histoire d’amour. Avec lui, l’officialisation fait (aussi) partie du programme : une union est possible …
Dans ce nouvel exemple, l’Etoile a gagné le match avec l’Ermite, Le Jugement leur a permis de déclarer leur flamme, et l’attirance de L’Amoureux continue de s’exprimer durablement en synthèse: Bénis par Le Pape, ils officialiseront leur amour.
En conclusion : Lorsque L’Amoureux est en synthèse, seule l’étude des autres cartes permet de savoir vraiment si les flèches de Cupidon sont en or ou en plomb.
Et comment interpréter l’Amoureux dans un tirage qui n’a rien à voir avec la vie sentimentale ? Là encore, qu’il prédise un emballement– plus ou moins durable- ou une hésitation persistante se sont les lames qui l’entourent qui clarifieront son message.
Même difficulté dans un tirage de conseil : Indiquera-t-il de se laisser inspirer par son désir ou au contraire de rester au milieu du gué ?
… Est-ce à cause de cette complexité profonde que certains auraient rêvé qu’il soit plus simple ?
ET SI L’AMOUREUX ANNONCAIT SIMPLEMENT UNE BELLE RENCONTRE ?
…Et si la signification réelle de l’amoureux était à prendre au pied de la lettre, comme l’illustration de certains Tarots plus contemporain le laisse entendre en présentant des couples aimants et enlacés ?
The Lovers, Aquarian Tarot, David Palladini 1970.
L’argument de certains praticiens pour défendre cette idée est de rappeler que des tarots antérieurs au Tarot de Marseille représentaient seulement un homme et une femme réunis sous la coupe de Cupidon.
C’est le cas par exemple du Tarot Charles VI …
L’amoureux, Tarot Charles VI, 1442.
Surprise : au premier regard l’image semble correspondre au nom de la carte …
Mais quand on la regarde avec attention l’ambiguïté est totale :
La dame est si entreprenante que le jeune homme parait un peu dépassé… Visage fermé, commissure des lèvres en berne, il tourne la tête de profil pour échapper à un baiser. Les deux cupidons athlétiques ont beau tirer des flèches tellement pointues qu’on les croirait volées à des Massaïs, rien n’y fait : le résultat ne transpire pas la réciprocité… Tirées vers l’extérieur du couple, ces flèches sont celles de la désunion. Cette carte ne représente pas un couple d’amoureux, elle évoque déjà la question du choix d’Hercule entre le vice et la vertu : car la dame au grand Hénin qui rit de se voir si belle en ce miroir – à l’époque ou l’Air des bijoux n’est pas encore écrit- récolte ce qu’elle a semé…
Son Hénin à mauvaise réputation : « corne du diable » « étendard de la bestialité » les moralistes n’ont pas de mots assez sévères pour réprimer ces coiffes. Et quel est le sens de la présence deux autres couples épanouis sur cette lame ? Ces dames, elles, sont des femmes convenables qui ne se parent pas des artifices maudits des hérétiques…
La leçon de morale est claire : les faveurs de Cupidon ne s’achètent pas avec de « hauts atours »…
Même décalage entre le nom de la lame et son image dans le Tarot Visconti où l’on observe un homme et une femme qui échangent… une poignée de main.
Tarot Visconti, 1456 -1458
A l’époque on disait encore toucher la main et la recevoir- mais ce geste de cordialité pratiqué depuis l’antiquité n’a jamais été un geste amoureux.
Nous ne savons pas ce qui passe exactement entre ces deux personnages, mais nous savons ce qui ne se passe pas : la dame, un peu boudeuse, s’ennuie ferme, et le monsieur très respectueux, marche sur des œufs. Rien de torride ou de tendre dans leur attitude. Pour tout arranger, les deux flèches de l’angelot chétif, sans la présence d’un, ne feront de mal à personne.
La scène ressemble à une date qui ne tourne pas bien. Les deux nobles ont peut-être tout pour se plaire, mais l’angelot est au point mort. Je vous l’ai déjà dit : c’est Cupidon le boss : l’amour ne se commande pas.
Si l’Amoureux peut en effet prédire le début d’une liaison qui, selon le sens des autres cartes, sera passagère ou deviendra une histoire d’amour, elle n’est pas l’arcane qui prédit « la » rencontre…
D’autres arcanes s’en chargent, en précisant d’ailleurs très bien de quel type « d’amour » il s’agit …
Envie de les découvrir ?
Mon initiation à la pratique divinatoire du Tarot s’adresse à des débutants, comme à des praticiens confirmés.
Elle comprend 20 leçons vidéo et … 120 tirages décodés grâce auxquels vous pourrez enfin poser et interpréter vos questions facilement dans n’importe quel domaine…
Pour ceux qui en feront le choix, la formule Premium comprend 20 heures de webinaires en ligne, par petit groupe, ainsi qu’une correction individuelle de vos exercices…
Parce que l’usage divinatoire du Tarot est une pratique qui doit se confronter un jour ou l’autre au réel, les questions posées et étudiées durant les webinaires seront des exemples proposés par les élèves, dont l’issue sera connue avant la fin du séminaire…
…Une façon très concrète de passer ma méthode au banc d’essai.
Car je souhaite partager avec vous 35 années de pratique qui vous permettront d’interroger le Tarot pour répondre avec fiabilité à toutes les questions que vous pouvez vous poser, non seulement sur le futur… mais aussi sur vous-même et ceux que vous aimez.
3 SEMINAIRES SOLO OFFERTS !
Pour fêter le nouveau séminaire qui démarre bientôt, La roue de Fortune m’a chuchoté à l’oreille de vous offrir trois séminaires Solo pour donner à chacun une chance de découvrir les secrets des arcanes majeurs grâce à un tirage au sort qui a été organisé le 13 mai 2023…
La Roue de Fortune, Tarot de L’Eden, Maud Kristen & Alika Lindbergh
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A bientôt j’espère, pour partager avec vous mon amour et ma connaissance des 22 lames majeures du Tarot !
Maud Kristen.
1) Cette peinture est l’une des innombrables déclinaison de la parabole de Prodicus philosophe grec auteur de l’apologue du Choix D’hercule entre la volupté et la vertu. Ce thème a été reprit et décliné par la suite par de nombreux auteurs. Découvrez le texte original.
2) Hercule (Héraclès chez les romains) héros célébré pour sa force et son courage n’a pas craint d’affronter l’épreuve des 12 travaux.
En 2021, les arcanes majeurs du Tarot ont commencé l’année en défilant pour la Maison Dior dans un court métrage sublime Le Château du Tarot signé Mateo Garrone et tourné dans le château de Sammezzano pour la collection printemps-été 2021.
C’était le choix de Maria Grazia Chiuri,directrice artistique de la maison,qui voulait sublimer l’art divinatoire. D’abord en hommage à Christian Dior qui, tout au long de sa vie, consulta des voyantes et disait : « Le trait le plus important de ma vie – je serais à la fois ingrat et mensonger si je ne le reconnaissais pas immédiatement – a été ma chance ; et je dois aussi reconnaître ma dette envers les voyants qui l’ont prédite. »
Ensuite, parce que durant le premier confinement, la directrice artistique de Dior avait décidé d’approfondir sa connaissance du tarot, en lisant notamment Le Château des destins croisés,roman d’Italo Cavino.
Enfin, parce que l’isolement pandémique et la solitude l’auraient amenée à se tourner vers ce chemin de connaissance.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que l’impératrice dessinée par Alika Lindbergh pour notre Tarot de L’Eden avait peut-être influencé la création de cette robe !…
Indépendamment de cette petite fierté, je faillis pleurer d’émotion en voyant pour la première fois les lames majeures, aussi belles et bien habillées. Un peu de luxe devait les changer.
Depuis des siècles que les arcanes se cachaient, accusés de fautes qu’ils n’avaient pas commises, traversant l’espace et le temps, éternels errants, objet de fantasmes sur leurs origines, causant d’infinies querelles sur leur forme première et authentique…
« 22 arcanes, 22 merveilles : l’égrégore qui revient de loin. » C’est de cette façon que je pense aux 22 lames majeures, chaque fois que je les touche.
Ne pas avoir de date de naissance ni de parents, pas davantage de nationalité devait forcément leur avoir causé des problèmes…
Orphelines et sans passeport… Comment avaient-elles pu résister ?
La première fois que j’ai tenu dans mes mains un Tarot de Marseille, j’ai ressenti un choc électrique. J’ai compris qu’à cause de son histoire, il était capable de mener en bateau ceux qui ne le respectaient pas. Je me suis dit « fais attention ».
Aujourd’hui, j’ai passé tant d’heures, un Tarot entre les mains, que je connais son poids exact. Si deux cartes manquent, je le sens.
À l’époque où je l’ai rencontré, personne ne savait d’où il venait.
Les choses ont changé, nous y reviendront.
Mais la connaissance de son origine n’expliquera jamais « comment il marche ». Bien que supposés appartenir à des registres différents, les usages, psychologiques ou divinatoires, du Tarot posent le même problème rationnel : les cartes étant tirées face cachée, quelle est la part de notre conscience qui dirige notre main vers celles qui nous révèleront des aspects de notre vie intérieure ou répondront à nos questions sur le futur ?…
À la question « comment ça marche ? », j’ai d’abord imaginé répondre qu’une part de la conscience se dirigeait vers les symboles, car elle visualisait les lames intuitivement. Au fil du temps, j’ai acquis la conviction que chacun des 22 arcanes majeurs constituait le 1/22e d’un égrégore gigantesque, nourri des échanges de millions de personnes, qui, dans le monde, en interrogeant les cartes, créaient avec elles un dialogue dont les traces invisibles formaient une sorte de « data » composé de milliards d’allées et venues d’informations. Je crois que les lames sont devenues des énergies vivantes.
Invisibles, mais présents dans une dimension parallèle, les arcanes flottent au-dessus de nos têtes, prêts à l’interaction. Ils peuvent répondre à n’importe quelle question, mais pas n’importe comment. À l’occasion d’un nouveau séminaire dédié à l’apprentissage du Tarot, qui commence très bientôt, Tarot divinatoire | Ecole Maud Kristen
j’ai envie de vous parler des précautions à prendre lorsque vous les interrogez.
Lorsque j’ai acheté mon premier Tarot de Marseille, j’ai essayé d’utiliser le livret qui l’accompagnait. Succinct et théorique, il donnait des lames des significations abstraites et ambiguës. Impossible de les décliner pour comprendre la réponse à une question concrète.
Alors, j’ai essayé de regarder les cartes pour les décrypter. Cela n’a pas été facile d’autant que mon impression première était : « Comme elles sont laides » !
C’est leur première ruse pour décourager l’importun. Personne n’échappant au piège de la projection psychologique, j’y ai succombé. Je vous passe mes sympathies et mes antipathies pour les arcanes, ce que naïvement je croyais percevoir. Comment ne pas être noyé par des sentiments contradictoires, captivé par une sensation d’évidence mais aussi de dissimulation ? Comment ne pas être submergé par une impression de disgrâce et d’harmonie conjuguées, en observant le costume théâtral du Chariot,
la nudité crue des personnages du Jugement, l’expression morne de la Justice ou encore les animaux hybrides et habillés comme ceux de la Roue de fortune
Et enfin, comment intégrer cette abondance de détails incompréhensibles comme le sourire engageant de ce garçon décapité qui sombre dans la boue noire de l’arcane sans nom avec sa couronne bien droite plantée sur la tête ?
Les lames du tarot commencent par agir de cette façon, cela fait partie du rite : plus on tente de les deviner, plus c’est avec soi-même que l’on parle.
Une synchronicité m’a évité de poursuivre dans cette direction. Je venais de recevoir la lettre d’un ami dont la dernière phrase était : « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt ».
En reposant la lettre sur la table où mes 22 lames majeures trônaient retournées, j’ai vu qu’elle touchait justement le bassin de l’arcane XVIII : La Lune, symbole – entre autres – de l’instabilité et de l’illusion.
Avec chaque arcane, vous passerez, vous aussi, par ce stade inévitable. Il deviendra pour vous comme un(e) amoureux(se) ou un membre de votre famille : vous allez l’adorer, le détester, le craindre… Vous attendrez de lui ce qu’il ne peut pas vous donner et refuserez ce qu’il pourrait vous apporter. Méfiez-vous de la puissance évocatrice des cartes : chaque arcane est une surface projective aussi puissante que les taches d’encre d’un test de Rorschach.
Les lames provoquent en nous des associations affectives dont nous devons prendre conscience. Les cartes – comme les mots – ont un sens précis, dont nos expériences ne doivent pas décider. Ce qui compte, c’est ce que la carte représente, pas ce qu’elle représente pour nous. Personne ne pourrait défendre l’idée selon laquelle le mot « voiture » prendrait le sens « d’accident », parce que c’est qu’il évoque pour vous. Vous ne diriez plus « j’ai eu un accident en tombant d’une échelle » mais « j’ai eu une voiture en tombant d’une échelle ». Absurde n’est-ce pas ?
C’est la raison pour laquelle j’ai mis au point une méthode pour permettre à mes élèves de « rencontrer » chaque lame de manière à prendre conscience de leurs projections psychologiques et pouvoir ensuite étudier le sens véritable de chaque arcane.
Comment choisir son Tarot ?
Le Tarot a une origine qui ne le limite pas à ses images, nous en parlerons. Cela signifie que si chaque arcane a un sens précis, il peut être représenté de diverses façons. Un peu comme une peinture religieuse. Il y a des milliers de façons de peindre un saint chrétien. Si certains de ses attributs seront présents dans l’œuvre – comme le bâton de saint Christophe – la technique employée, les couleurs, les différences culturelles et l’époque pourront donner lieu à toutes sortes de représentations. Ces expressions différentes ne changeront rien à l’histoire de saint Christophe, à ce qu’il évoque pour les fidèles, ni à ce qu’ils pourront lui demander dans leur prière. Personne ne dira : « Le bâton n’est pas assez long la prière ne sera pas entendue ». Choisissez donc un Tarot parce qu’il vous attire.
Mais avec certaines réserves toutefois : j’étais arrivée à penser que les différentes expressions du Tarot étaient comme des polices d’écriture : peu importait leur forme, elle ne pouvait changer le sens du texte. En enseignant, j’ai découvert que l’égrégore du Tarot ne pouvait pas s’approcher d’une version créée par un illustrateur maltraitant ou ignorant. C’est le cas de certains Tarots bricolés à la dernière minute – souvent par des journaux – pour être offerts en cadeaux à leurs lecteurs. Ils peinent à dissimuler le mépris du dessinateur pressé et peu concerné. Mes élèves qui les utilisaient par habitude n’arrivaient pas à progresser. J’ai compris que les cartes de Tarot devaient être créées avec une sorte de foi pour traduire une volonté « d’accueil » respectueux envers les 22 arcanes. Peu importait l’humilité du dessin, seule l’intention et l’effort comptait.
Un jour où j’avais oublié le mien durant un voyage, j’ai fabriqué 22 arcanes avec l’emballage d’une boîte de biscottes en écrivant seulement leur nom et leur numéro sur le carton. Je les ai réalisés avec les moyens du bord, mais en m’appliquant. Le Tarot Biscotte a marché et m’a prédit un retour de vacances compliqué… Que dire des 5 heures passées dans des bouchons causés par un carambolage le jour du départ ?
La fabrication d’un Tarot peut être une aventure initiatique, comme pour Thomas Perino qui vient de passer cinq ans à dessiner et graver le sien (2)
C’est très facile de choisir son jeu de Tarot car il en existe de magnifiques, comme ceux présentés dans la bible de Jessica Hundley, publiée chez Taschen en 2020, qui propose plus de 500 cartes et œuvres originales.
Pour ma part, et en 35 ans, j’ai utilisé tous les Tarots possibles : Le Marseille, bien sûr, mais aussi le Visconti avec ses visages couleur ivoire mystérieusement éclairés de l’intérieur, qui semblent émerger de leur dorure sombre, telle l’Ophélie peinte par Millais dans son étang.
La Lune, Tarot Visconti
Mais aussi le Tarot d’Aleister Crowley dont les lames holographiques se dressent au milieu de perspectives vertigineuses
Le Pape, Tarot Thot Aleister Crowley
J’aime aussi le très seventies Aquarian Tarot dont les arcanes Art déco ont la douceur contenue descouleurs automnales.
La papesse, Aquarian Tarot
Un jour j’ai eu la chance de cocréer mon propre jeu, Le Tarot de L’Eden (3) avec lequel je travaille, même si j’utilise aussi le Marseille, le Visconti – et beaucoup d’autres – lorsque j’enseigne.
Choisir son Tarot avec son sixième sens ?
Avant le Tarot de l’Eden, je me suis demandé si mes affinités esthétiques pour un Tarot ou pour un autre n’étaient pas un biais, puisque ce n’était pas avec mes yeux physiques que je choisissais les lames que je tirais. J’ai donc décidé de laisser mon sixième sens trancher et choisir le Tarot qu’il préférait.
J’ai caché deux lames identiques – par exemple L’Impératrice – issues de jeux différents – dans des enveloppes distinctes. Puis, j’ai suivi un protocole pour devenir consciente de ce que chaque illustration provoquait en moi. Surprise ! Certains « beaux » Tarots ne résistèrent pas à ce test. Pas besoin d’acheter plusieurs jeux : imprimer une lame trouvée sur le net suffit pour réaliser l’expérience. À l’époque, en éliminant ces jeux parasites, je me suis aussi débarrassée de certaines tensions physiques ou d’inconforts émotionnels. J’enseigne aujourd’hui cette technique et les élèves m’ont confirmé avoir connu la même surprise et la même libération : les tarots choisis pour leur apparence ne seraient pas les plus inspirants.
Comment se souvenir des réponses du Tarot ?
Mon coup de foudre pour le Tarot n’a pas été intellectuel, mais métaphysique. Devenu familier, il a transformé à jamais ma perception de la réalité. Il m’a permis de découvrir que tout ce qui finirait par se produire – ou non – dans le monde de la matière était précédé par un double invisible. Pendant des années, j’ai noté tous mes tirages personnels. Cela représente des centaines de pages toujours disposées de la même façon : à gauche la question accompagnée du tirage qui en représentait l’évolution, à droite ce qui avait fini par arriver. Cette démarche m’a permis d’affiner le sens de certains arcanes appris dans des ouvrages traditionnels, mais aussi de repérer les erreurs à éviter. La pratique divinatoire du Tarot est un espace de confrontation entre la théorie et la vie. Le Tarot ne permet pas de changer le monde, mais comme le dit Thomas Perino de le prendre en main. C’est la raison pour laquelle, fin septembre, dans le cadre de mon nouveau séminaire, je choisirai une fois encore de travailler sur des questions quotidiennes pour apprendre à mes élèves comment évaluer la possibilité de réalisation d’une question, ou décider du meilleur choix possible Séminaire Tarot divinatoire | Ecole Maud Kristen
En notant vos tirages et vos interprétations, vous échapperez à cette mauvaise habitude qui consiste à faire des analyses éclair « au premier regard ».
Elles sont souvent épidermiques et superficielles. Angoissantes. Surtout lorsque la réponse est négative et qu’elle reste dans votre mémoire comme un message téléphonique effacé par mégarde… Mais que voulait dire cette carte à cette place ? C’est confronté à cette situation que vous risquez de faire quelque chose qu’il faut éviter absolument : Poser la même question plusieurs fois de suite !
Le Tarot est un maître qui ne parle qu’une fois. Inutile de lui répéter votre question deux fois coup sur coup, sans délai. Je dis deux fois, mais nous savons, vous et moi, que vous la lui poserez une dizaine de fois en trois jours si elle vous inquiète.
J’ai dû remplir quelques cahiers de tirages expérimentaux avant de découvrir combien de jours devaient s’écouler entre deux tirages sur un même thème. C’est la raison pour laquelle je vous conseille de poser des questions complémentaires, en lien avec la première. Elles devront être formulées de manière à vous donner une vision panoramique de la situation. Mais ne tentez jamais d’asservir le Tarot en l’interrogeant jusqu’à obtenir la réponse espérée: vous abîmeriez le lien qui vous relie à lui.
N’interrogez pas le Tarot dans n’importe quelles circonstances.
L’égrégore du Tarot est comme un oiseau céleste qui a peur du vacarme que font les émotions dans votre corps énergétique : la peur ou le désir, lorsqu’ils vous traversent, forment un épais bouclier à travers lequel il ne pourra plus « passer » : le tirage que vous obtiendrez traduira seulement vos craintes ou vos illusions, pas la réponse juste qu’il aurait pu vous donner.
Si vous devez lui poser une question importante, n’hésitez pas à allumer une bougie.
Fixez sa flamme et dirigez votre attention sur votre respiration. Interrogez les cartes seulement lorsque vous sentirez le calme revenu.
Pour dialoguer avec les arcanes, il faudra leur ouvrir votre cœur. Contrairement à une idée répandue, il ne peut pas exister d’usage ludique du Tarot. Lorsque vous vivrez avec lui au quotidien, que votre sixième sens sera relié à ses lames, vous n’aurez plus aucun doute sur la valeur de ses réponses. Vous trouverez alors aussi naturel de le consulter que d’utiliser un GPS. À ce moment-là, vous comprendrez que les questions du type « Tu n’as pas peur que cela t’influence ? » découlent d’une représentation erronée selon laquelle Le Tarot vous désorienterait.
Votre œil physique vous influence-t-il lorsque vous roulez en voiture ? Comme la réponse est « oui », devriez-vous fermer les yeux en conduisant pour préserver votre libre arbitre ? Pourquoi devriez-vous faire confiance à vos sens physiques – qui eux aussi peuvent se tromper – et pas également à votre sixième sens ?
Si une accoutumance existe, elle n’a pas grand-chose à voir avec la divination. Elle consiste à multiplier les tirages compulsifs jusqu’à l’obtention du scénario désiré. Il s’agit alors de faire exister, dans une dimension parallèle, quelque chose ou quelqu’un qui est douloureusement absent(e) dans la réalité. Si votre ex est parti(e), rien de plus efficace, pour garder espoir, que d’interroger les cartes jusqu’à ce qu’elles prédisent son retour…
Si, pour une raison ou une autre, vous avez besoin de « croire » en l’issue heureuse d’une question, rien ne vous oblige à interroger le Tarot. Mais ne tentez pas de le forcer pour éviter un deuil nécessaire.
Un autre danger – qui vient avec la pratique – consiste à prendre le pouvoir sur les autres, parfois avec de bonnes intentions, en leur imposant des révélations sans qu’ils ne les aient souhaitées. C’est la raison pour laquelle j’ai créé une charte de bonne conduite, destinée à mes élèves, que j’ai envie, aujourd’hui, de partager avec tous La Charte de bonne conduite | Ecole Maud Kristen
Les livres grâce auxquels j’ai étudié le sens des arcanes étaient ceux d’Éliphas Lévi, de Court de Gébelin
Court de Gebelin : Le Monde primitif (1781)
de Papus – l’auteur du Tarot des Bohémiens ou d’Oswald Wirth. Je savais que ces auteurs prêtaient au Tarot des origines biblique, alchimique ou kabbalistique mais que ces récits appartenaient davantage à l’univers du mythe qu’à celui de l’histoire.
Pour la majorité des historiens, le tarot, simple jeu de carte, n’avait rien de magique. Apparu en Italie au milieu du XVe siècle, il s’était diffusé en France et en Suisse aux XVIe et XVIIe siècles à cause des guerres d’Italie, avant d’atteindre son âge d’or au XVIIIe siècle, période durant laquelle il était devenu de plus en plus populaire non seulement en Italie mais aussi en Sicile, en Belgique et en France.
Pour ces auteurs, la présence d’allégories chrétiennes dans les arcanes reflétait simplement la culture populaire déjà présente dans l’iconographie du Moyen Âge et de la Renaissance. Quant aux dessins de certaines lames – comme la Lune ou le Soleil – ils seraient la vulgarisation des connaissances astronomiques de l’époque. (4)
Quant aux théories qui, à partir du XIXe siècle, prétendaient donner au Tarot une valeur initiatique et ésotérique, elles n’avaient aucun fondement. Si elles avaient réussi à s’imposer au grand public, c’était à la faveur d’une rencontre avec le mouvement de contre-culture des années 1960.
À leurs yeux le Tarot n’était donc qu’un simple jeu de cartes « succesfull ».
Mais qui se cache derrière les 22 arcanes majeurs du Tarot : rencontre avec son papa…
Pour ma part, lorsque je pensais à l’origine des arcanes majeurs, j’avais une intuition. Comme Thomas Perino, j’imaginais qu’il fallait chercher le modèle absolu du Tarot dans le monde des idées. (5) C’est pour cette raison qu’aucune des démonstrations habituelles ne m’avait convaincue jusqu’à la découverte du travail extraordinaire d’un chercheur nommé Christophe Poncet. Découvrant le Tarot en 1982, il avait classiquement tenté de l’observer pour en comprendre le sens. Conscient que le code de signification des images variait suivant les lieux et les époques, il comprit que seule la connaissance de la date et du lieu de création du Tarot pourrait rendre possible son décryptage.
Pour découvrir ces deux éléments, il observa les vêtements portés par des arcanes duTarot de Nicolas Conver – qu’il considérait comme le plus ancien à sa disposition- et les compara aux œuvres d’art de la Renaissance italienne. Il découvrit qu’ils correspondaient à ceux portés dans les villes d’Italie du Nord et d’Italie centrale dans le dernier quart du XVe siècle, notamment à Milan et Florence. Cette trouvaille le mena jusqu’à Marsile Ficin un des philosophes humanistes les plus influents de la renaissance.
Marsile Ficin
L’enquête méthodique menée pour arriver à cette conclusion est particulièrement convaincante.
Tout à la fois prêtre et astrologue, passionné d’hermétisme et d’alchimie, directeur de l’académie néoplatonicienne, le philosophe Florentin aurait probablement terminé sur le bûcher sans la protection de Cosme de Médicis et de Laurent le Magnifique.
Comme sa pensée mêlait les idées religieuses et philosophiques de l’antiquité et le christianisme, il eut l’idée géniale, pour échapper à une accusation d’hérésie, de la dissimuler derrière les vingt-deux atouts du tarot. Dans la prolongation de la tradition antique et médiévale de l’art de la mémoire, (6) les 22 lames majeures auraient servi, d’outil pédagogique aux étudiants de Ficin à moins que chaque arcane n’ait constitué une énigme savante à résoudre grâce à la pensée platonicienne.
Christophe Poncet n’est pas arrivé à cette conclusion sans arguments. Il a examiné les atouts avant de constater que plusieurs d’entre eux présentaient de fortes ressemblances avec les grands mythes de Platon : la caverne, le char de l’âme, le mythe d’Er, etc. C’est la raison pour laquelle il a entrepris d’étudier les écrits de Ficin et ainsi fait une incroyable découverte…
Ficin, en commentant les mythes de Platon n’avait pas été fidèle au texte original mais l’avait modifié en y incluant des influences astrologiques, mythiques et magiques. Dans un des commentaires de Platon évoquant le char de l’âme, il avait enrichi l’image d’éléments qui ne figurent pas dans le texte grec original, mais que nous retrouvons sur la carte du Chariot, l’arcane n° VII du Tarot.
Il écrit par exemple que la tête du conducteur est à la fois une et dédoublée. Et que pouvons-nous observer sur la carte du chariot ?
On voit justement deux masques sur les épaules du conducteur, dans le prolongement de la tête, comme si celle-ci se dédoublait !
Aucun doute : ces libertés avec le texte original ne peuvent être que la signature de Ficin.
Cette théorie est magnifiquement développée dans le documentaire « Les Mystères du Tarot de Marseille » (7) un film réalisé par Christophe Poncet et Philippe Truffaut. A travers un périple entre Paris Berlin et Florence, nous découvrons des lieux magiques qui abritent des trésors de la Renaissance italienne et de l’Antiquité grecque. Mais le moment clef du film se déroule en Hongrie, dans les profondeurs du château d’Esztergom alors que Zsuzsanna Wierdl,qui restaure une fresque botticellienne que l’on croyait disparue, reconnaît dans l’arcane XIV, Tempérance, une œuvre de Botticelli.
Le documentaire se termine par une nouvelle hypothèse sur la structure du Tarot qui fera grincer les dents des adeptes d’une aventure initiatique censée se dérouler de manière chronologique en suivant la numérotation des 22 arcanes. Pour ma part, cette version ne m’avait jamais convaincue. Malgré la cohérence du récit, j’ai expérimenté qu’il n’était pas le seul possible en plaçant les 22 arcanes dans des ordres différents.
Je partage ici la démonstration de la disposition des arcanes majeurs selon un texte du Philosophe Florentin, sachant que Christophe Poncet, modeste, explique qu’il devra avoir terminé l’exégèse des 22 lames avant de s’assurer de la justesse son hypothèse…
… Et c’est pour bientôt ! La clef de l’ordre des lames serait cachée dans un passage d’un texte d’inspiration astrologique et numérologique (8) demeuré inexpliqué jusqu’à ce jour, qui présente l’âme sous la forme d’un tableau comportant 7 colonnes, une par astres connus à l’époque et comprenant trois niveaux : le céleste, l’intermédiaire et le terrestre. Les indications fournies par ce texte permettraient de placer chacun des arcanes du Tarot de Marseille dans chacune des 21 cases du tableau. Ficin se serait amusé à décrire comme une énigme la structure du jeu qu’il avait inventé ou dont il aurait été l’inspirateur en précisant que ces trois séries commencent par 3 multiples de 7. Les sept colonnes se présenteraient ainsi :
De gauche à droite la colonne de Jupiter, de Mars, de Vénus, puis les colonnes du Soleil et de la Lune qui se liraient ensemble suivies de celle de Mercure et enfin de Saturne.
Voici ce que propose Christophe Poncet au sujet de leurs signification :
« Celle de Jupiter, avec sa progression de bas en haut : c’est l’ascension de l’âme. En bas, le Chariot, numéro 7, qui représente le véhicule terrestre (Vehiculum Terrenum VT) de l’âme, c’est-à-dire l’âme incarnée. Au milieu la Tempérance, numéro 14 (=2×7) qui représente l’âme intermédiaire entre le terrestre et le divin. Elle a les pieds sur terre tout en ayant des ailes et harmonise le céleste avec le terrestre. En haut le Monde, numéro 21 (=3×7), l’âme en tant que quintessence céleste qui gouverne les quatre éléments. Dans la colonne suivante, celle de Mars, la progression est, inversement, de haut en bas, selon trois multiples de 5 : c’est la chute de l’homme – jusqu’à l’enfer – quand il se laisse entraîner par son destin. En haut, le Pape, numéro 5 ; au milieu la Roue de Fortune, numéro 10 (=2×5) ; en bas le Diable, numéro 15 (=3×5). La troisième colonne est toute féminine, comme il sied à Vénus. En haut la Papesse est la Vénus céleste, c’est-à-dire l’intelligence, au niveau intermédiaire, l’Étoile est la Vénus vulgaire, c’est-à-dire la Nature ; toutes deux se retrouvent en bas, de part et d’autre du jeune homme invité à choisir entre elles.Élira-t-il la Sagesse ou le Plaisir ? Les quatrièmes et cinquièmes colonnes se lisent mieux ensemble. En haut le couple Impératrice/Empereur marque l’opposition entre action et réaction, comme au milieu la Lune reflète la lumière du Soleil et comme en bas la puissance active de la Force contraste avec la puissance contemplative de l’Hermite. Observez comme les chevelures sont toutes dorées dans la colonne solaire alors qu’elles sont bleutées dans la colonne lunaire. Comme le jour s’oppose à la nuit. Dans la colonne de Mercure, tout est question de langage, avec le Bateleur en haut, c’est le verbe créateur, au milieu le Pendu représente la parole non tenue du renégat, en bas la Maison Dieu évoque Babel et la confusion des langues. Dans la colonne de Saturne, planète lointaine et pesante, sont exposées les grandes questions eschatologiques. En haut, La Justice, c’est la Justice divine, encore appelée Anankè ou Providence. En-dessous d’elle, le Jugement rend à chacun son dû. En bas, deux cartes pour un seul mystère. Deux cartes qui vont ensemble, l’une, qui porte le numéro XIII mais pas de nom ; l’autre qui porte le nom de Mat mais pas de numéro. L’une montre cet éternel recyclage qu’est la mort physique, l’autre présente la folle condition de l’âme incarcérée dans le tombeau de son corps, en attendant sa libération et le retour à Dieu. Deux faces d’une même réalité : l’âme immortelle dans un corps mortel.
Un homme, astrologue et poète, s’était douté de quelque chose. Il s’appelait Jean Carteret et semblait conscient du type d’intelligence qui se cachait derrière le Tarot.
Jean Carteret
Cet éveilleur (10), qui préférait parler à écrire, disait à propos de sa structure :
« La création a trouvé là le moyen de passer à travers la créature (la créature, ce sont ceux qui ont fait le Tarot) pour arriver à se manifester, à avoir vraiment en image ce que nous ne voyons pas du tout dans la réalité et qui nous présente une quantité de choses dont nous ne voyons plus les principes. En somme, c’est une révélation de principes, c’est un temple. »
La philosophie platonicienne n’attribue-t-elle pas une valeur suprême aux « idées » ou aux « essences », modèles supérieurs dotés d’une existence propre et indépendants du monde matériel ?
Une chose est certaine : grâce au travail de Titan de Christophe Poncet, à sa patience et à sa détermination, le Tarot de Marseille a enfin retrouvé son papa…
Et, comme dans toute reconnaissance de paternité posthume, espérons qu’il finira par porter son nom…
Les joueurs de cartes du XVIIe siècle, qui ignoraient l’existence du philosophe florentin, auraient modifié le « Tarot de Marsile » -ou de Marsilius- en « Tarot de Marseille », confondant ainsi sa ville de production avec son auteur disparu…
Quoi qu’il en soit, Le Tarot ne pourra plus jamais être considéré comme une simple série d’images dessinées sur des cartes à jouer : il est en train de devenir un livre.
Peut-être un des plus passionnants jamais écrits…
En attendant sa parution prochaine, nous pouvons suivre l’évolution du travail de Christophe Poncet sur son site internet.
Je vous attends avec grand plaisir pour le prochain séminaire Tarot !
(5) « Il n’y a pas de Tarot originel, explique Thomas Perino. C’est-à-dire que même le Tarot des Visconti, on dit que c’est le premier, mais parce que c’est le premier qu’on a en main. On est dans la mécanique d’un objet qui n’existe que par sa reproduction, et pourtant à chaque fois il est différent. Le modèle absolu, il est à chercher dans le monde des idées. »
Merci pour vos remerciements et vos témoignages. Pour moi aussi notre séminaire a été formidable !
Les bases apprises vous permettent maintenant de poser toutes les questions que vous voulez.
N’oubliez jamais que La clef du progrès, c’est une pratique régulière et contrôlée : notez tous vos tirages et comparez vos prédictions avec les évènements lorsque ceux-ci adviennent.
À vous de jouer, la route est ouverte…!
VII, Le Chariot, Château des Avenières, La Chapelle au Tarot.